Connaissez-vous vraiment Rennes ? Je vous invite à découvrir quelques anecdotes fascinantes cachées derrière les lieux emblématiques de la capitale bretonne, une ville riche en histoire.
L’attentat du 7 août 1932
La place de la mairie est l’un des lieux incontournables de la ville. Au cœur de l’édifice ci-dessus se trouve un mur renfoncé laissé vide. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas.
Cet espace abritait auparavant la statue intitulée « Union de la Bretagne à la France », réalisée par Jean Boucher. La ville de Rennes visait à célébrer l’union d’Anne de Bretagne au roi de France, un mariage qui a définitivement réuni les deux territoires. À la demande du Conseil municipal, l’artiste a représenté un guerrier évoquant l’époque du mariage, ainsi que cinq figures représentant les régions bretonnes.
Finalement, l’œuvre se compose d’Anne de Bretagne agenouillée devant Charles VIII, entourée de quinze personnes rappelant des événements importants de l’histoire de la région. En 1911, le monument est célébré lors de grands cortèges à l’occasion des fêtes du 28-29 octobre.
La Tête de muse endormie
©️ image : wiki-rennes.fr
Avez-vous remarqué cette curieuse petite sculpture sur la place de Coëtquen ? Au centre de la fontaine en granit. se trouve une tête coupée, appelée « tête de muse endormie », réalisée par le plasticien Claudio Parmiggiani en 1993. L’œuvre s’inspire de la déesse grecque Hygie, fille du dieu de la santé Asclépios. Elle repose sur un miroir d’eau, créant des reflets qui permettent de voir le visage sous différents angles, évoquant une sensation d’apaisement. La localisation n’a pas été choisie par hasard. En effet, l’œuvre se trouve là où s’est arrêté le feu qui a ravagé la ville lors de l’incendie de 1720. La fontaine est donc un clin d’oeil à cet événement tragique qui a marqué la ville, elle symbolise le renouveau et la rennaissance.
Depuis l’inauguration de la statue, des voleurs ont dérobé la tête à quatre reprises : en 1999, 2000, 2009 et 2012. Face à ces vols récurrents, la ville de Rennes a pris la précaution de réaliser des copies en stuc, l’original étant en marbre.
Témoignage d’un musée breton pendant la Seconde Guerre mondiale
©️ http://mba.rennes.fr
Le musée des Beaux-Arts de Rennes a connu des moments difficiles durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, l’édifice a été victime de l’un des bombardements visant le pont Pasteur, situé à proximité, et a subi de lourds dégâts. Malgré les mesures de précaution mises en place pour préserver les oeuvres, les dommages causés par l’incident furent considérables. C’est seulement en 1957 que le musée entreprend de grands travaux de rénovation. Dans cet élan, le musée enrichit ses collections par l’acquisition d’œuvres impressionnistes et d’autres appartenant à l’École de Pont-Aven.
L’Affaire Dreyfus à Rennes, un chapitre clé de l’histoire de France à Rennes
©️ leschampslibres.fr
Au XIXe siècle, Rennes se trouve au cœur de l’un des événements les plus marquants de l’histoire de France : l’affaire Dreyfus. En 1894, Alfred Dreyfus, un officier français juif d’origine alsacienne, est accusé à tort de haute trahison pour avoir livré des documents secrets aux Allemands. Condamné, dégradé puis envoyé au bagne en Guyane, il devient le symbole d’une injustice qui secoue la France.
En 1899, Rennes accueille le second procès de cette affaire qui divise profondément l’opinion publique et attire l’attention internationale. Le lycée de Rennes (aujourd’hui lycée Émile Zola) se transforme en tribunal militaire pour l’occasion. L’événement attire alors une foule de journalistes et de curieux, et les débats entre dreyfusards et antidreyfusards battent leur plein. Une nouvelle fois, les plaidoiries et les preuves ne parviennent pas à innocenter l’accusé. Il est condamné à dix ans de réclusion avec « circonstances atténuantes ». Cependant, dix jours plus tard, l’indignation mondiale pousse le président Loubet à gracier capitaine et la Cour de cassation annule définitivement son jugement en 1906, réhabilitant enfin le capitaine Dreyfus.
Aujourd’hui, le musée de Bretagne conserve une vaste collection de plus de 6 000 pièces liées à l’affaire, illustrant ainsi son profond impact sur l’histoire du pays.
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