
Capitale de la Bretagne, Rennes (ou Roazhon) abrite, défend et fait vivre la culture bretonne. Profondément rurale jusqu’à la moitié du XXe siècle, la ville s’urbanise petit à petit et devient une véritable mosaïque culturelle et artistique.
ARCHITECTURE ————————————————
La culture bretonne à Rennes, c’est avant tout un patrimoine culturel fort. De nombreux monuments font vivre et revivre tout un pan de l’Histoire bretonne et française.
Couvent des Jacobins ——————————————-

Le Couvent des Jacobins, construit au XIVe siècle, est un édifice religieux reconverti en caserne. Il devient en 2018 le centre des Congrès de Rennes Métropole, et est donc un preuve du paysage hétéroclite rennais. Le monument traverse les âges et change de fonction, et est un véritable témoignage de la défense de la culture bretonne en Bretagne et en France.
Parlement de Bretagne ——————————————
Autre monument incontournable de Rennes, le Parlement de Bretagne, construit au XIIIe siècle, a notamment été le lieu des mariages des duchesses Anne avec Charles VIII et de sa fille Claude avec François Ier. Le Parlement s’érige comme le symbole de Rennes et de la Bretagne, en étant en 1994 le théâtre d’un grave incendie, ce qui n’est pas sans rappeler l’incendie de 1720, et, de manière sarcastique, le dicton populaire :
« À Rennes, rien ne prend, sauf le feu ».
Brossais-saint-marc, 1860

Lors d’une visite du ministre Édouard Balladur alors que le marché du poisson s’effondre, les marins-pêcheurs décident de protester. Les manifestations dégénèrent et, place du Parlement, des fusées de détresses sont lancées. Cela provoque un incendie dans la nuit du 4 au 5 février, détruisant la toiture, la charpente, le bureau du procureur, la bibliothèque et des milliers de documents partent en fumée. Cinq and plus tard, en 1999, le Parlement est enfin restauré, au grand soulagement des Bretons et des Français.
Palais du Commerce ———————————————

Petit bijou d’architecture néoclassique, le Palais du Commerce, construit par Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, est une ancienne bourse. La ville lance un appel à projets en 2018 pour reconvertir l’édifice en un espace exclusivement commercial. Mais le projet est abandonné en 2021 au profit du réaménagement de la place Joffre.
Métro rennais —————————————————

Le patrimoine rennais rayonne aussi à l’échelle nationale grâce à son système de transport. En effet, elle est la plus petite ville du monde à abriter un métro jusqu’en 2008.
2 lignes, 30 stations, 23,5 km au total, le métro rennais s’est inscrit dans le patrimoine urbain depuis 2002 grâce à sa première ligne reliant J.F. Kennedy et La Poterie, et c’est en 2022 qu’une deuxième ligne est ouverte au public, de Saint-Jacques-Gaîté à Cesson-Viasilva. Le métro insuffle ainsi un vent de modernité à une ville qui a su exploiter et réexploiter des édifices anciens, faisant montre de leur importance symbolique aux yeux de tous.
D’autres édifices, comme les tours des Horizons, font partie intégrante de la culture et du patrimoine rennais.
LANGUE BRETONNE ——————————————–
La culture bretonne à Rennes passe également par la défense de sa langue. Véritable véhicule d’idéaux sociaux et politiques, la langue bretonne résiste face à une Bretagne qui peut avoir tendance à oublier ses racines. Beaucoup persistent toutefois à revendiquer cette identité bretonnante, notamment à travers la multiplication des écoles Diwan (écoles proposant une section bilingue français).
Écoles Diwan —————————————————

Par exemple, la Skol Diwan Roazhon (École Diwan de Rennes) s’étend sur deux sites : le Blosne et Villejean, et permet aux élèves « de devenir des locuteurs bilingues actifs, c’est-à-dire d’être aussi compétents en breton qu’en français ». Elle promeut ainsi l’équilibre entre français et breton, et légitime d’autant plus l’importance de la place de la langue bretonne dans la culture de Bretagne, en la mettant au même niveau que le français. L’école Diwan apporte aussi « une ouverture culturelle, éveille à la diversité linguistique et nourrit l’ensemble des apprentissages scolaires ». Les élèves fréquentant ces établissements sont donc directement nourris de la double culture à laquelle ils sont confrontés dès la naissance, et leur permet de garder un regard éveillé aux changements et à la défense d’une langue menacée.
Défendre la langue : traduction et linguistique ———————
Langue menacée, certes, mais nombreux sont celles et ceux qui la défendent activement et cherchent à la faire (re)vivre. L’Office Public de la Langue Bretonne (OPLB), à juste titre, met en œuvre des outils de traduction, afin de redorer le blason de la langue bretonne, lui donnant une place à part entière parmi les autres langues du monde. Même si son siège se situe à Carhaix (29), l’OPLB possède une branche rennaise, située rue Nantaise, près du mail François Mitterrand. Il propose notamment des projets de traduction de divers supports (signalétique, administratif, presse, édition, traduction littéraire…), a mis en place un outil de traduction automatique, et a développé TermBret, une base terminologique fiable, permettant de rechercher une traduction du français vers le breton, ou du breton vers le français.
Le gallo : cohabiter avec le breton ——————————–
La Bretagne, et Rennes, ce n’est pas seulement que la langue bretonne. C’est également la langue gallo (ou langue gallèse). Sous-catégorie de la langue d’oïl, on parle principalement gallo au Pays de la Loire, en Ille-et-Vilaine, dans le Morbihan et les Côtes d’Armor. Se rapprochant beaucoup plus du français, et issu du breton gall, « l’étranger, celui qui ne parle pas la langue bretonne », ce dialecte longtemps méprisé et stigmatisé (au même titre que le breton pendant plusieurs années) a su s’imposer à travers le temps pour faire aujourd’hui partie intégrante des langues parlées en Bretagne.

On atteste son existence depuis les XIIe-XIIIe siècles, dans le Livre des Manières d’Étienne de Fougères ou dans la Chanson d’Aiquin au XIIIe siècle. Dès lors, on ne peut plus dire que gallo et breton ne font pas la paire, tant et si bien que ses défenseurs s’exclament régulièrement que « Saun le galo poènt de Bertaèyn ! » (« Sans le gallo point de Bretagne ! »).
Merci d’avoir lu mon article !

Sources ——————————————
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rennes
https://www.wiki-rennes.fr/Rue_Mar%C3%A9chal_Joffre
https://www.vrin.fr/livre/9789042926608/le-livre-des-manieres