Les tours des Horizons de Rennes : symbole d’une ambition moderne

Tours des Horizons

Introduction

Construites en 1970, les Tours des Horizons, aussi appelées les tours jumelles de Rennes, incarnent une période clé de l’histoire de la capitale bretonne. Dessinées par l’architecte Georges Maillols, ces deux tours monumentales, culminant à près de 100 mètres, dominent le quartier de Bourg-l’Évesque.

Retour sur cette prouesse architecturale dans un contexte d’une ville en pleine mutation.

Rennes : une ville en pleine transformation

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Rennes connaît une période de reconstruction et de modernisation. La population, qui comptait 90 000 habitants en 1939, double pour atteindre 180 000 en 1967. Cette explosion démographique s’accompagne d’un essor économique marqué, la ville aspirant à devenir une métropole industrielle et moderne.

Le quartier de Bourg-l’Évesque, situé en périphérie du centre historique, devient un symbole de ce renouveau : ancien quartier populaire avec ses maisons vétustes et ses ruelles étroites, il est rasé dans les années 60 pour laisser place à plusieurs projets de reconstruction. C’est dans ce contexte que naît l’idée des Tours des Horizons, un projet audacieux visant à offrir des logements modernes tout en affirmant les ambitions urbanistiques de Rennes.

Une prodigieuse prouesse architecturale

À l’époque, les Tours des Horizons représentaient l’un des premiers gratte-ciels d’habitations en France. Composées de 30 étages et abritant 480 appartements, elles sont érigées à un rythme impressionnant : un étage est construit tous les six jours grâce à l’utilisation innovante de béton préfabriqué produit directement à Rennes. En effet, ce choix technique permet de réduire considérablement les coûts, tout en garantissant une construction rapide et efficace.

Cependant, ce chantier titanesque ne fut pas sans risques et trois ouvriers y perdirent tragiquement la vie. Une plaque commémorative, placée à l’entrée de l’une des tours, rend hommage à ces travailleurs.

Quartier de Bourg-l’Évesque, 1970.

« Les Horizons, font aujourd’hui parties du patrimoine de Rennes, c’est incontournable de l’image de Rennes. »

Philippe Bohuon – spécialiste en architecture et patrimoine – office de tourisme de Rennes

Un symbole culturel

Au-delà de leur architecture, les Tours des Horizons ont une place particulière dans l’histoire culturelle de Rennes. Milan Kundera a résidé à Rennes de 1975 à 1979, époque durant laquelle il enseignait la littérature comparée à l’Université de Rennes 2, après avoir fui la Tchécoslovaquie sous le régime communiste. Dans Le Livre du rire et de l’oubli, il fait référence à son appartement situé au dernier étage, dont les fenêtres s’ouvrent vers l’Est, en direction de Prague.

Information pratiques
  • Y aller en métro : Lignes A et B, station Sainte-Anne (à 900 mètres – 11 minutes à pieds environ) | En bus : Ligne C2, arrêt « Horizons » | En voiture : Parking Les Lices
  • Visite extérieure uniquement

Conclusion

Aujourd’hui, les Tours des Horizons restent un symbole important de l’identité rennaise. Elles rappellent une période où la ville se réinventait, aspirant à combiner tradition et modernité. Bien qu’elles ne soient plus les plus hautes structures de Rennes, ces constructions continuent d’éveiller fascination et inspiration, rappelant que chaque édifice renferme une histoire humaine et urbaine.